Un petit portail
J'éteins la lumière. Des larmes glissent lentement le long de ma joue. J'ai peur. Toutes les nuits j'entends ce petit portail claquer. Cette petite porte en bois que j'ai entendue pendant trois ans grincer et gifler par le vent ; je l'entends encore, elle me hante. Elle claque dans ma tête, elle brise mes nuits. Et toutes les nuits, elle revient, elle accompagne mes questions existentielles et mes insomnies.
Avant j'avais un psychiatre dans le 14ème arrondissement de Paris, maintenant j'ai un blog. Le psychiatre me parlait, mon blog se tait.
Tout transformer dans sa vie sans faire table rase du passé n'est pas une mince affaire. Et je me sens souvent seul. J'essaie d'affronter les difficultés, je me raisonne. La nuit dernière, je n'avais plus envie de faire d'effort, juste me laisser aller, ne plus me battre, ne plus retenir mes larmes. Je ne les ai pas retenues. Je me suis battu trop tôt, ce matin je suis fatigué. Hier soir, j'avais envie d'avoir une épaule, une oreille, une main à serrer. Hier soir, j'avais envie qu'on me susurre un mot doux.